La compétitivité des entreprises tchèques
L'IMD, qui propose un classement de compétitivité pour 64 des principales économies du monde, place pour 2023 la République tchèque au 18e rang, loin des pays scandinaves, mais devant la France et devant ses voisins d'Europe centrale. Ce résultat est dû à la mise en uvre progressive des nouvelles formes dorganisation du travail, par limportation de nouvelles technologies et plus généralement par linvestissement étranger. La productivité du travail, qui est responsable de l'essentiel de la croissance du PIB, croît plus rapidement que les salaires.
Dans les années 1990 et 2000, la phase de restructuration du tissu industriel national s'est opérée progressivement, afin qu'il n'y ait pas de " rupture " dans un passage trop rapide vers une logique de profit à laquelle les firmes ne seraient pas préparées. Peu à peu, les entreprises tchèques ont pu se défaire de leur maux traditionnels : un endettement massif, une organisation du travail inefficace, des équipements productifs obsolètes, une production inadaptée et une faible efficacité énergétique entraînant gaspillage et pollution. Les dernières grandes privatisations ont eu lieu en 2003.
Les firmes tchèques présentent les traits d'entreprises modernes, mais l'organisation formelle des fonctions ne traduit pas toujours la réalité des entreprises, dont les plus grandes restent souvent bureaucratiques. Comme par le passé, leur organisation repose sur une distinction nette entre les décideurs et la masse des exécutants. La hiérarchie comprend de nombreux niveaux et la spécialisation est très poussée. Superposant l'ancien et le nouveau système, les entreprises qui n'ont pas encore été restructurées utilisent de nombreuses classifications d'activités compliquant la définition des responsabilités. En conséquence, les structures souffrent d'une insuffisante coordination entre les différents acteurs de l'entreprise.
La réorganisation des structures implique des choix sur les fonctions à développer. Lorsqu'ils sont écrits, les organigrammes des firmes tchèques ressemblent à ceux adoptés dans les pays occidentaux. Cependant, en pratique, les fonctions modernes des entreprises telles que le contrôle de gestion, la gestion des ressources humaines ou le marketing restent souvent insuffisamment développées.
Les nouvelles orientations stratégiques
Face au poids de l'endettement et aux difficultés de trésorerie, la priorité est donnée à la survie à court terme ; le pilotage financier, la mise en valeur du capital humain et la stratégie marketing ne font donc pas partie des préoccupations premières des entrepreneurs. Dans la majorité des entreprises, les services fonctionnent avec des méthodes de gestion obsolètes. La planification financière et la comptabilité analytique sont rudimentaires, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences balbutiante et les représentants commerciaux, peu formés aux techniques de recherche de clients et de vente modernes.
Une des priorités communes aux entreprises locales est de réduire leur portefeuille d'activités à celles seules créant de la valeur, ce qui nécessite d'externaliser nombre de fonctions telles que l'entretien, la restauration, le gardiennage, etc. Le groupe suédo-suisse ABB, géant de l'énergie et de l'équipement ferroviaire, ne rachète que les divisions profitables des entreprises. Après la reprise, les entreprises sont réorganisées en centres de profit puis elles adoptent le système de contrôle de gestion et de reporting du groupe. Des améliorations sont progressivement conduites au niveau de l'ergonomie du travail et du zoning, de simples changements dans l'organisation des bureaux permettant des économies de temps substantielles et un renforcement de la sécurité.
avo.cz - Association of Research Organizations - Présentation de l'organisation de promotion de la recherche appliquée et base de données de tous les organismes de recherche de République tchèque.