Selon la méthode de privatisation par coupons, chaque citoyen tchèque pouvait acheter un carnet d'une valeur de mille couronnes qui permettait de souscrire à des parts dans des fonds d'investissements de son choix. Ce sont ensuite les gestionnaires de fonds qui placent l'argent récolté dans les firmes. Une fois ces opérations effectuées, les fonds doivent disparaître et leurs acquisitions être transmises aux titulaires des coupons. Malgré son succès populaire, cette forme de privatisation a été néfaste aux entreprises, n'apportant pas un actionnariat stable, identifié et faisant pression vers les bénéfices. En effet, les fonds qui détiennent les entreprises sont encore contrôlés de près ou de loin par l'État, ce qui aboutit à un manque de transparence et à une absence de restructuration dans les firmes.
Du fait des limites de la privatisation par coupons, les autorités tchèques ont ensuite cédé (et parfois bradé) leurs fleurons industriels aux investisseurs étrangers, tout en leur consentant à ces derniers divers avantages fiscaux ou administratifs. Des bénéfices immédiats s'en sont ressentis au niveau des transferts de technologie, de la productivité nationale ou du renflouement des caisses publiques.